mercredi, mai 31, 2006

Vanité

Ecole française, milieu du XVIIe siècle.
Vanité.
H. : 0,72 m. ; L. : 0,90 m.

Vanité au cadran solaire

Vanité au cadran solaire.
H. : 0,67 m. ; L. : 0,86 m.
Naguère attribué à Sébastien Stoskopff (1597 - 1657), cette nature morte montre au premier plan une gravure de Laurent de la Hyre (1606 - 1656), Le châtiment de Marsyas, publiée vers 1626. Le rideau rouge, à droite, recouvre une statuette de la Vierge à l'Enfant, révélée par la radiographie.

lundi, mai 29, 2006

L'art du portrait : La Joconde par Léonard de Vinci



Leonardo di ser Piero DA VINCI, dit Léonard de Vinci (Vinci, 1452 - Amboise, 1519).

Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, dite Monna Lisa, la Gioconda ou la Joconde (vers 1503 - 1506). Peint à Florence. Bois (peuplier). H. : ,77 m. ; L. : ,53 m.

L'Instruction de la Reine par Rubens



Petrus-Paulus RUBENS, L'Instruction de la reine, dit aussi L'Éducation de la reine.

H. : 3,94 m. ; L. : 2,95 m.

Conformément à l'iconographie traditionnelle de la Pédagogie (Grammatica) et telle une Vierge enfant devant sainte Anne, la future reine est instruite par Minerve, déesse des Arts et des Sciences, avec l'aide de Mercure, dieu de l'Eloquence, descendu du ciel, et d'Orphée, poète et musicien par excellence, symbole d'une bonne pédagogie morale utile à un futur souverain. La grotte - infernale - d'Orphée, valorise la lumière qu'apportent et l'éducation et les trois Grâces (l'une d'elles couronne Marie), dans le nécessaire dialogue entre les Arts qu'aime pratiquer la reine (cf. leurs symboles au premier plan) et la nature, entre le corps et l'esprit (rappelé par le buste de Platon). La nudité, si parlante en soi, de ces Grâces - hommage à la Nature - fut d'ailleurs un temps voilée (dès avant 1685 et jusqu'au XIXe siècle), ce qui a entraîné par contrecoup un nettoyage assez brutal qui fit l'objet d'une polémique dans les années 1860.

L'art du portrait : Marie de Medicis par Rubens

Petrus-Paulus RUBENS : Siegen (Westphalie), 1577 - Anvers, 1640.
Henri IV reçoit le portrait de la reine et se laisse désarmer par l'amour.
H. : 3,94 m. ; L. : 2,95 m.
Selon un parallélisme humain-divin présent dans toute la Galerie en raison de sa tonalité héroïque, Jupiter et Junon, couple céleste qui répond à celui, terrestre, d'Henri et de Marie, pré-organisent en quelque sorte le mariage de la reine. L'hymen apporte le portrait (portrait peint réel comme en apportaient effectivement les ambassadeurs, avec cadre noir de l'époque) que l'Amour présente au roi qui se montre enchanté par cette vision et que la France conseille à bon escient. Transposition du vieux thème de la victoire de l'amour sur la force (Mars subjugué par Vénus), le mariage de la reine signifie une longue paix pour le royaume.

L'art du portrait : Diane chasseresse par l'école de Fontainebleau (milieu du XVIe siècle)

ECOLE DE FONTAINEBLEAU, milieu du XVIe siècle : Diane chasseresse.
H. : 1,91 m. ; L. : 1,32 m.
L'attitude de cette Diane semble inspirée d'une sculpture héllénistique, la Diane à la biche, dont un exemplaire fondu en bronze par Primatice se trouvait à Fontainebleau au XVIe siècle. L'oeuvre est sans doute un portrait idéalisé de Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II.

dimanche, mai 28, 2006

L'art du portrait : Louis XIV par Hyacinthe Rigaud (1701)

Hyacinthe RIGAUD (Perpignan, 1659 - Paris, 1743).
Louis XIV (1638 - 1715), 1701.
H. : 2,77 m. ; L. : 1,94 m.
Commandé pour être offert au roi d'Espagne Philippe V, ce portrait plut tant à la Cour qu'il resta en France. Chaque détail du tableau concourt à en faire l'image quintessenciée du pouvoir absolu : noblesse du décor antiquisant, rideau de pourpre, solennité du Roi-Soleil, vêtu du costume de sacre fleur-de-lysé.
On franchit, avec ce tableau, une étape supplémentaire dans l'ostentation: on retrouve la théâtralité avec le rideau rouge (qui était aussi la couleur de la tapisserie derrière François Ier), la présence divine suggérée, non pas par un fond doré, mais par la base d'une colonne (la colonne, par son élévation, symbolisant traditionnellement Dieu dans la peinture religieuse, depuis le Moyen-Age), l'estrade sur laquelle se tient le roi, qui montre qu'il n'est pas au même niveau que ses sujets. Il s'agit cette fois-ci d'un portrait en pied, et non plus d'un buste. Le format est incomparablement plus grand: le roi apparaît dans ses proportions réelles. L'esthétique de ce portrait est typiquement baroque: un effet de tournoiement est créé par les draperies, longues et abondantes: le manteau d'hermine symbolise la puissance du Roi-Soleil. Le corps lui-même subit une légère torsion, qui ôte au portrait ce qu'il pourrait avoir de figé (oberves le mouvement: position du visage, du tronc et des bras, puis des jamabes et enfin des pieds: ce genre de mouvement est typiquement baroque... revoyez aussi la gravure illustrant le Dictionnaire de l'Académie Française).

L'art du portrait : François Ier par Jean Clouet (vers 1530)

Jean CLOUET (vers 1480 - ?, 1540 - 1541).
Portrait de François Ier, roi de France (1494 - 1547) , vers 1530.
H. : 0,96 m. ; L. : 0,74 m.
Fils de Charles d'Angoulême et de Louise de Savoie, cousin du roi Louis XII, à qui il succéda sur le trône en 1515. François Ier porte le collier de l'ordre de Saint-Michel dont il était grand maître. Le visage correspond exactement à un dessin de Jean Clouet (Chantilly, musée Condé) ; la monumentalité et la plasticité du buste, l'importance des mains posées sur le gant et l'épée déterminent la modernité de ce portrait, qu'il faut sans doute dater des alentours de 1527 - 1530.
Le roi apparaît ici dans toute la magnificence, le prestige et le raffinement qui firent sa réputation. Le format du tableau est plus imposant que les autres, c'est un premier signe. La stature du roi est mise en valeur (la largeur du tableau ne suffit pas à contenir ses bras... rappelons que François Ier était un génat, il mesurait pas lon de deux mètres). Evidemment, la mode a changé depuis l'époque de Charles VII, mais on peut tout de même noter le luxe déployé dans la parure royale: c'est une véritable débauche de broderies, de dorures, de motifs complexes et entremêlés qui donneraient au personnage un aspect efféminé si son visage n'exprimait de manière à la fois virile et posée la dignité du souverain. Notez le travail des mains, en mouvement, montrant un personnage actif, alors que les mains de Charles VII, qui a pourtant à peu près la même pose que François Ier, disparaissent sous les manches. enfin, n'oublions pas que François Ier a importé l'art italien en France à l'occasion des guerres d'Italie: il a même fait venir Léonard de Vinci à Amboise.

samedi, mai 27, 2006

L'art du portrait : Charles VII par Jean Fouquet (1445-1450)

Jean FOUQUET, Charles VII (1403 - 1461), roi de France (vers 1445 ou vers 1450).
H. : 0,85 m. ; L. : 0,70 m.
L'inscription sur le cadre d'origine peut faire allusion aux trêves de Tours (1444) ou à la victoire de Formigny (1450). Fouquet semble avoir été le premier en Europe à peindre un portrait indépendant à mi-corps, grandeur nature et presque de face.

Ce portrait est sensiblement plus élaboré que le précédent. Le personnage est présenté de trois-quarts, pose que l'on retrouvera dans la quasi-totalité de sportraits de la Renaissance. Le prestige est indiqué par le titre ("Le très victorieux Roi de France"), mais aussi par la richesse du manteau et de la coiffe (les couleurs vives indiquent aussi le raffinement: la coloration des vêtements à l'époque n'est pas toujours chose aisée). En outre, la représentation est théâtralisée puisque le personnage apparaît entre les deux pans d'un rideau, qui forment un cadre supplémentaire à l'intérieur du cadre... souvenez-vous aussi des petits portraits réalisés par les Clouet, avec des cadres en marbre et en matériaux précieux représentant des fenêtres à l'antique. Vous serez peut-être étonnés que sur ce tableau, Charles VII a 25 ans...


L'art du portrait : Jean le Bon (milieu du XIVe siècle)


Jean II le Bon (1319 - 1364), roi de France (Avant 1350).

H. : 0,60 m. ; L. : 0,45 m.

Semble-t-il le premier exemple conservé depuis l'Antiquité d'un portrait peint indépendant. L'inscription Jehan roi de France est sans doute postérieure au tableau, qui représente le modèle sans couronne, apparemment avant son accession au trône (1350), à une époque où il n'était encore que duc de Normandie.

C'est ici le profil qui indique le caractère, le tempérament du personnage. La pose est à la fois sobre et digne. Aucun ornement rappelant qu'il s'agit d'un roi: le seul fait de faire un portrait isolé indique le statut prestigieux du personnage. Le fond est doré, comme souvent dans les peintures sur bois de la Renaissance: l'or est un signe de richesse, de noblesse, mais c'est aussi, traditionnellement, au Moyen-Age, le signe de la présence de Dieu.